L’adolescence: un mot chargé d’inquiétudes

Publié par Lucie Bélanger

Crise d'adolescenceVivre avec un adolescent c’est comme se retrouver dans un manège de montagnes russes. Le parcours est marqué de plaisir, de secousses et de crises. Ces turbulences sont souvent mises sur le dos de la crise d’adolescence. Cette crise est-elle nécessaire et incontournable? Le sujet est vaste, mais pour l’adolescent, tout comme pour l’adulte, entrer en conflit est une façon détournée et maladroite de communiquer ses malaises et sa souffrance. Malgré sa difficulté à communiquer de façon responsable, l’adolescent, pour apprendre  à mieux se comprendre, a besoin d’être entendu dans ce qu’il vit.  

En deuil de son enfance, l’adolescent est aux prises avec des phénomènes psychologiques  angoissants. Le monde des adultes peut lui paraître menaçant pour son bien-être. Il doit apprendre à créer une distance raisonnable de ses parents, à composer avec un corps nouveau, des émotions nouvelles, des désirs interdits, des compétences sexuelles inconnues et de nouveaux besoins qui vont parfois entrer en conflit avec les valeurs parentales. Devant ces bouleversements, il est normal que l’adolescence soit un moment de crise et que cette transition soit source de souffrance et de difficultés.  L’isolement, la violence, la colère, témoignent d’une profonde détresse chez l’adolescent.

Les obstacles à la communication parent-adolescent sont nombreux et ne remettent pas en cause la compétence parentale. Les adolescents ont besoin d’un cadre sécurisant, mais comme des chevaux sauvages, ils ont aussi besoin, pour se découvrir et définir leur identité, de plaisir et de liberté. Autant ils revendiquent leur liberté, parfois brutalement, autant ils ont besoin du soutien et des paroles bienveillantes de leurs parents. Ce conflit entre le besoin de liberté et le besoin d’encadrement des parents est souvent ressenti par l’adolescent comme une menace à son identité et à son autonomie. Ce sentiment de menace va venir troubler les relations familiales ainsi que les relations scolaires.  

Dans un autre ordre d’idées, si par exemple, l’adolescence des parents fut privée de liberté, ou centrée sur la performance, cela peut faire en sorte que les besoins de liberté et de plaisir de l’adolescent soient mal compris. L’adolescent lui, par peur d’être mal compris, de déranger, de provoquer un conflit ou de fragiliser un parent, s’empêchera de parler de ce qui le trouble et le préoccupe. Ce silence risque d’être un sujet d’inquiétude pour les parents et une source de souffrance pour l’adolescent.  

Si cette fameuse crise d’adolescence est un phénomène normal, les perturbations dans la communication peuvent être évitées. Les parents doivent accepter de se remettre en question, d’enrichir leurs connaissances sur la psychologie des adolescents et rester à l’affût des signes de détresse.  Quand le fonctionnement relationnel de l’adolescent devient dysfonctionnel au point de perturber son développement, de mettre en danger sa vie sociale et sa réussite scolaire et que la souffrance et les difficultés sont trop grandes, les parents ne doivent pas hésiter à demander de l’aide thérapeutique pour leur adolescent.

De nombreuses autres situations peuvent venir affecter le bien-être psychologique de nos adolescents, comme l’insécurité profonde qu’ils vivent par rapport à leur choix de carrière, la place prépondérante que prend l’amitié dans leur vie, l’important sentiment d’appartenance à un réseau social, les difficultés d’adaptation des adolescents de parents immigrants, l’intimidation  dans les écoles, les comportements associés à la délinquance, le deuil d’un parent proche, la séparation des parents, la famille élargie….

Si avec ce texte j’ai choisi volontairement d’insister sur la communication dans la relation parent-adolescent, c’est que selon moi il s’agit un moyen efficace pour aider à traverser ce moment de crise qu’est l’adolescence.  Malgré leurs besoins de liberté, de plaisir et d’indépendance, les adolescents ont aussi besoin de ce lien fondamental avec leurs parents pour bâtir un sentiment de sécurité. Lorsque le pont de la communication avec leurs parents est bien entretenu, ils ont la possibilité de se sentir en sécurité.

La communication authentique, non-violente, l’écoute empathique, l’acceptation de la spécificité des besoins de nos adolescents commencent au départ par une bonne connaissance de soi.  Dans ce sens, j’encourage fortement les parents de ne pas hésiter et aller chercher de l’aide pour leur adolescent, mais aussi pour eux s’ils se sentent dépassés afin de pouvoir être les phares éclairants  dont  nos jeunes ont besoin.

 

Pour des difficultés en lien avec l’adolescence, plusieurs avenues vous sont possibles. Sur notre site vous pouvez choisir :

– une thérapie individuelle pour l’adolescent avec  la thérapeute Lucie Bélanger

– une thérapie individuelle  pour le parent avec la thérapeute de votre choix

– une thérapie relationnelle avec la thérapeute Marie Desjardins pour les parents qui vivent des désaccords dans l’éducation de leur adolescent. 

Dans mon travail avec les adolescents j’ai traversé beaucoup de ponts pour m’approcher d’eux, de leur souffrance, de leurs conflits et chagrins. Au fur et à mesure de mes rencontres et de la relation que je créé avec eux pour les aider, je suis profondément touchée et demeure émerveillée de la pulsion de vie qui les habite, avec leur sourire presque pur d’innocence parfois ou leurs yeux remplis de rêves, de joie, de colère et même de tristesse. C’est précieux pour moi d’être sensible à eux et pouvoir participer, à travers nos rencontres, à la création de leur  chemin de vie unique et particulier. 

  

Lucie Bélanger

Thérapeute  spécialisée pour enfants et adolescents.

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